vie quotidienne
plan de transition ècologique
Nous vivons dans une période particulière, nommée par les scientifiques “l’anthropocène” : nous, humains, avons un impact destructeur fort sur le monde dans lequel nos vies se déroulent et nous ne sommes pas sûrs que nos enfants verront les actions consenties par chacun d’entre nous.
Nous vivons dans une période particulière, nommée par les scientifiques “l’anthropocène” : nous, humains, avons un impact destructeur fort sur le monde dans lequel nos vies se déroulent et nous ne sommes pas sûrs que nos enfants verront les mêmes paysages que nous, s’émerveilleront de nos forêts, de nos prés en fleurs, des oiseaux et insectes qui chantent et bruissent… La bonne nouvelle c’est que bien que nous soyons capables de beaucoup détruire, nous pouvons aussi reconstruire, protéger, nous battre, ensemble, pour la vie si belle…
L’échelon communal s’inscrit dans un mouvement global d’une prise de conscience générale de la nécessité d’agir pour parer à l’urgence des détériorations climatiques, s’adapter à ce qui est irréversible et faire en sorte d’arrêter la course folle vers le pire. Ainsi, nous nous inscrivons dans le PCAET du Pays voironnais, mais aussi dans les plans de transition écologique de l’État et de l’Europe.
Consciente de l’urgence à agir pour répondre aux défis écologiques qui sont posés par le réchauffement climatique et la régression massive de la biodiversité, la commune de Bilieu a souhaité rassembler l’ensemble des actions et des projets mis en œuvre ou à venir dans un plan de transition écologique. Concevoir un plan, c’est une façon de se mettre en marche vers des objectifs que l’on propose sans figer la réflexion que nous avons à mener ensemble pour aller plus loin, vers des actions consenties par chacun d’entre nous.
La rénovation des bâtiments
Réduire la dépense énergétique, réhabiliter et réaménager plutôt que construire de nouveaux bâtiments.
En effet, comme le souligne l’Ademe (agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) la construction neuve est beaucoup plus consommatrice de matériaux que la rénovation. Ainsi, la quantité de matériaux à mobiliser en tonne par m² est 40 à 80 fois plus importante en construction neuve qu’en rénovation.
Depuis 2014 nous avons entrepris une rénovation et une réhabilitation de nos bâtiments publics.
L’espace associatif La Sure a été entièrement rénové
Ce bâtiment datant des années 80 présentaient de nombreux facteurs de vétusté qui ne permettaient plus un accueil décent des activités ou bien encore liées à la petite enfance qui se déployaient dans ces salles.
L’ensemble du bâtiment a été mis en adéquation avec les nouvelles normes d’accessibilité pour les personnes en situation de handicap, comme avec celles liées à l’isolation thermique et phonique.
La réfection du bâtiment a permis le remplacement du chauffage ainsi que des sanitaires vétustes.
Cela a permis de réaliser des économies d’énergie et d’augmenter de façon significative le confort général avec le souci d’adapter les locaux aux différentes pratiques associatives.
En outre, les abords de la salle jusque-là minéralisés ont été dotés d’espaces enherbés et arborés à la fois pour l’agrément mais aussi dans le but d’absorber la chaleur en période caniculaire.
La maison des Jardins de la Curiosité partagée
Elle a fait l’objet d’un agrandissement et d’une rénovation qui lui permet aujourd’hui d’héberger les activités de l’école de musique. Le bâtiment a été isolé et un chauffage plus performant installé.
La maison des associations
L’étage de la maison Monin a été réhabilité avec la participation des citoyen·n·e·s et des élu·e·s (chantier participatif), elle est ouverte aux associations.
Plusieurs d’entre-elles en ont fait leur siège mais elle est encore sous-employée, c’est pourquoi nous pensons continuer sa réhabilitation au rez-de-chaussée en y faisant un lieu de travail partagé, de convivialité et de culture : un tiers-lieu comme on nomme ces endroits actuellement.
Restructuration de la mairie
Réhabilitation et création de plusieurs bureaux et une salle de réunion à l’étage de la mairie avec mise en place d’une isolation supplémentaire et raccordement de l’étage au chauffage central. Au rez-de-chaussée : création de bureaux, installation d’une agence postale communale mais aussi changement du mode de chauffage, des portes et fenêtres pour réduire les dépenses énergétiques. (voir Petit Billantin n° 50)
Les projets en cours ou à venir
La réhabilitation / extension de la salle des fêtes (voir Petit Billantin n° 50).
L’agrandissement de la cantine et de la garderie à partir des bâtiments existants avec l’utilisation de bois locaux, la création d’une cuisine autonome.
La création d’un tiers-lieu où l’on partage de la convivialité et de la culture en dehors du cadre de travail et de la maison avec un espace de coworking au rez-de-chaussée de la maison des associations dont nous allons continuer la réhabilitation.
L’éclairage public
Extinction de l’éclairage public au cœur de la nuit
Depuis 2015 la commune a décidé une coupure de l’éclairage public de 23 h à 5 h du matin. Il s’agissait de répondre à plusieurs objectifs.
La protection de la faune nocturne profondément perturbée par l’éclairage.
La coupure est une démarche qui apaise les écosystèmes, sauvegarde les insectes nocturnes impactés, les oiseaux migrateurs sont moins désorientés. Et l’on assiste à un rétablissement du cycle biologique des espèces nocturnes.
La nuit est un espace vital pour les espèces nocturnes.
Elle permet de passer plus facilement inaperçu aux yeux des prédateurs et offre des conditions plus favorables aux espèces qui régulent mal leur température ou sont sensibles à la sécheresse de l’air. De nombreux prédateurs se sont ainsi mis à vivre la nuit, à tel point que 80 % de ce qui vit sur terre est nocturne.
En campagne, l’éclairage des routes, ronds points ou hameaux dresse des barrières lumineuses provoquant une fragmentation des territoires qui affaiblit les populations animales (mammifères, batraciens).
la lumière artificielle piège les animaux nocturnes tels qu’insectes, papillons, batraciens ou poissons.
Elle perturbe également les migrations animales, ainsi que le cycle de vie des plantes.
La santé humaine
Il s’agit de diminuer la lumière intrusive, éviter les troubles du sommeil causés par ces nuisances.
La lumière intrusive qui pénètre dans les habitations détériore la qualité du sommeil, diminue la production de mélatonine (une hormone produite par le corps humain uniquement dans le noir ) et affaiblit nos défenses immunitaires.
Toute cette lumière empêche d’ouvrir les volets l’été pour un rafraîchissement naturel et confortable des dormeurs/euses.
De nombreux foyers barricadés derrière leurs volets installent la climatisation, source de consommation et de pollution supplémentaire.
La sécurité
L’extinction de l’éclairage incite à la prudence donc au ralentissement de la part des conducteurs.
Hors agglomération, l’éclairage des routes peut-être contre-productif : les accidents sont plus graves. L’éclairage des ronds-points est en conflit visuel avec la signalisation routière : l’œil voit moins bien les panneaux réfléchissants.
Quant à l’aspect sécuritaire, on n’observe pas d’augmentation de la délinquance répertoriée : 80 % des cambriolages ont lieu entre 10 h et 16 h.
Des économies substantielles
Nous avons constaté une réduction de nos dépenses de l’ordre de 40 % soit plusieurs milliers d’euros économisés chaque année sur nos factures. Aujourd’hui, le coût annuel de l’énergie pour l’éclairage public de la commune s’élève à moins de 4 000 euros, ce qui représente un coût moyen de la consommation par habitant·e·s de 2,54 euros (moyenne nationale 24 euros).
Couper l’éclairage public en milieu de nuit permet d’économiser l’électricité, le matériel et la maintenance.
L’installation de nouveau candélabres et le changement des ampoules permettent de diminuer la consommation et de moins impacter l’environnement
Un plan de rénovation de notre éclairage public a été initié avec le syndicat d’énergie TE38.
Actuellement, la commune est équipée d’environ 20 % de luminaires à Led. L’objectif à est d’arriver à 100 % d’ici 6 à 8 ans.
Il s’agira dans un premier temps de remplacer les éclairages de type “ballon fluorescent”, les plus énergivores (30 % du parc) par des luminaires à Led.
La seconde phase consistera à changer les luminaires “sodium haute pression” (50 %) par des luminaires à Led.
L’autonomie énergétique
Depuis 2017 la société citoyenne Buxia énergie a installé une centrale photovoltaïque sur les toits du groupe scolaire Petit Prince.
Elle est dotée d’une puissance de 36 kw/h crête.
La commune est partie prenante dans cette société, en outre, au terme de l’exploitation par Buxia c’est à dire après 22 ans, elle sera propriétaire de l’installation.
Un travail entrepris en collaboration avec l’Ageden vise à déterminer les potentialités des toits de nos autres bâtiments publics pour l’installation de nouvelles centrales gérées cette fois-ci directement par la commune. Et on peut imaginer qu’un groupe de billantin·e·s ait envie d’installer sur des toits “privés” une centrale ?
L’objectif est de réduire notre “dépendance” énergétique, de produire en local l’énergie dont nous avons besoin et bien entendu de réaliser à terme d’importantes économies.
Alimentation et autonomie
Les jardins partagés
En lieu et place d’un ancien camping municipal, laissé à l’abandon pendant des années nous avons pu créer avec l’aide du conseil départemental et des fonds européen Leader un espace ouvert à tous qui a de multiples vocations.
La détente bien sûr, puisqu’on y trouve des jeux d’extérieur et un parcours de santé mais également un lieu pédagogique en particulier pour les jeunes enfants ou bien encore un espace de jardinage en commun.
Un endroit où, toutes générations confondues, l’on puisse retisser ce lien perdu avec la nature en la respectant et en apprenant à mieux la connaître.
Désormais ce lieu est reconnu comme refuge LPO, ce qui nous engage dans des actions fortes de respect et protection de la biodiversité, d’éducation et de sensibilisation auprès des enfants, des jeunes et des adultes.
La lutte contre le gaspillage alimentaire
Depuis 2017 la commune s’est engagée dans la lutte contre le gaspillage alimentaire au niveau de son groupe scolaire avec l’appui de la communauté d’agglomération du Pays voironnais.
Un état des lieux a été effectué, un plan d’action initié avec des formations pour les agents un travail pédagogique avec les enfants débouchant sur la création d’un film d’animation.
Des pesées ont été mises en place, un travail en lien avec le traiteur opéré pour réduire notamment les quantités livrées et l’équilibre des repas.
Les déchets sont, par ailleurs, compostés sur le site des jardins partagés.
Qualité et autonomie
Une deuxième phase s’ouvre depuis 2020 puisque la commune a répondu à l’appel à manifestation d’intérêt de la communauté d’agglomération concernant l’accompagnement au changement des pratiques en restauration collective scolaire.
Il s’agit à la fois d’être en capacité de répondre aux exigences de la loi Egalim (loi pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous) qui fixe notamment une proportion de 50 % de produits bio ou labellisé dans la restauration scolaire mais aussi de pouvoir s’orienter vers un nouveau modèle de restauration en créant une cuisine autonome sur place.
La qualité d’accueil des convives et l’ouverture de la cantine à d’autres publics font également partie des buts recherchés.
Une ferme communale ?
L’idée de produire sur le territoire communal les denrées nécessaires à l’alimentation de la cantine est aussi à l’étude avec la possibilité de créer une ferme communale pour répondre à cet objectif.
Les mobilités
Les modes de cheminements doux
Depuis 2014, ce sont plus de 600 mètres linéaires de cheminements doux qui ont été mis en place.
Le travail sur ce type de cheminements est particulièrement nécessaire dans une commune dont le développement était jusque là articulé uniquement autour d’un schéma purement routier avec la présence de lotissements en cul de sac greffés sur la départementale 50 notamment.
Les dessertes transversales piétonnières étaient inexistantes. Une première série de travaux a permis de pallier partiellement ce manque. D’autres voies sont prévues au PLU notamment pour relier la voie verte au village.
Le cœur du village a fait l’objet d’un traitement particulier avec la requalification du carrefour principal qui s’est vu doté d’un plateau central sur lequel les piétons sont prioritaires.
À la suite de cela une voie centrale banalisée a été créée sur la route de Montferrat, un des axes principaux de la commune, ce qui est particulièrement innovant en pays voironnais et accorde enfin une place significative aux piétons et aux cycles.
En outre, plusieurs réalisations de trottoirs ou voies protégées sont programmées sur 2021 et 2022.
La commune travaille, par ailleurs, en collaboration avec les communes voisines et la communauté d’agglomération à la réussite du programme Rezo Pouce, réseau d’auto-stop organisé et sécurisé sur les petits déplacements en pays voironnais.
De la même façon et avec les mêmes partenaires nous œuvrons pour renforcer les liaisons entre notre réseau communal et les futures véloroutes qui sont le projet des cinq lacs et la liaison VIA Rhôna V63.
Le pédibus mis en place il y a quelques années et abandonné pendant la longue période de la pandémie sera re-proposé dans le courant de l’année scolaire prochaine.
Protéger la biodiversité et les terres agricoles
Au travers du Plan Local d’Urbanisme : un effort de réduction drastique des surfaces constructibles a été consenti en particulier pour préserver le foncier agricole et éviter le mitage.
La densification est à l’ordre du jour avec des objectifs clairs définis dans le PLU : 50 % des 110 nouveaux logements potentiels devront se faire dans l’emprise du centre bourg, 60 % devront relever d’une forme urbaine différente de la villa individuelle.
L’artificialisation des sols devrait s’en trouver réduite.